Démagogie... vous avez dit démagogie ?
La taxe carbone fait partie des thèmes qui reviennent régulièrement dans l’actualité car elle suscite à la fois le débat sur ses principes, sur son application, sur le parti politique qui souhaite l’instaurer… dans une société où l’écologie tient une place importante dans nos préoccupations.
Alors pourquoi en parler maintenant et pas avant ? (certains répondront malicieusement que ce blog n’existait pas avant…), et bien tout est venu de l’intervention de Cécile Duflot, secrétaire nationale des verts, en date du samedi 29 août 2009 à l’université d’été du PS à la Rochelle : « Toutes celles et tous ceux qui s'aventurent à critiquer dans son principe et dans ses fondements la fiscalité écologique ne sont que des démagogues déconnectés de la réalité ».
Il ne s’agit pas tant ici de se positionner sur l’utilité et la pertinence ou non de la taxe carbone, cette dernière nécessiterait une étude plus approfondie, mais surtout de se demander ce qui a bien pu amener Mme Duflot à prononcer une telle phrase (qui fera d’ailleurs l’objet d’un prochain commentaire dans ce blog tellement elle est riche de sens…)
Pour être clair, le sujet de la taxe carbone n’est ici que mon « opportunité » pour ce qui va suivre…
L’intervention de Mme Duflot est évidente, elle consiste en la réponse aux propos de la présidente de la région Poitou-Charentes, qui dans le même lieu dénonçait dans cette taxe une manœuvre destinée à « remplir les caisses que l'Etat a vidées. », ajoutant « Je n'ai jamais pensé que l'écologie devait se défendre par la punition. Au contraire l'écologie doit se défendre par l'impulsion », et de finir par « De quel droit un gouvernement va-t-il assommer d'impôts des familles alors qu'elles n'auront même pas le libre choix de rouler propre ?».
Soyons brefs, soyons concis : Mme Royal dans :
- son premier énoncé critique l’action de la Droite au pouvoir;
- sa deuxième intervention marque l’opposition de style entre la conception de la Gauche (impulsion) et celle de la Droite (punition);
- et enfin et surtout, sa troisième réflexion tente de rallier à sa cause une partie de la population effrayée par le « monstre » impôt.
Démagogie dans son intervention ? Certainement (même si on a déjà vu pire de sa part...)
Pourquoi ? Je répondrai de manière provocatrice parce que l’ex-candidate à la fonction suprême n’en est pas à sa première fois... (et vous l’avez compris c’est un euphémisme).
Plus sérieusement, le système de pensée selon lequel les politiciens, et en particulier Mme Royal, utilisent sans cesse dans leurs interventions médiatisées les termes « les français », « la France », « les familles », « les citoyens »…, soit comme un bouclier, soit comme une excuse, soit comme un prétexte, soit comme une raison pure et noble pour (se ?) justifier soit de la validité, soit de la pertinence, soit de la véracité ou même de l’utilité de leurs paroles.. et bien tout cela m’exaspère au plus au niveau.
Mme Royal a-t-elle besoin de ces artifices pour donner du contenu à ses propos ? Sommes-nous stupides à ce point pour ne pas penser que la taxe carbone va avoir des répercussions sur nous mêmes ? La probable future candidate à la présidence de la république se sent-elle obligée de penser pour et à la place des français qui eux en seraient incapables ?
Où sont ses arguments de fonds à l'encontre du projet de la taxe carbone ? En revanche on trouve bien vite les arguments contre le gouvernement en place... (c'est le jeu me diriez-vous...)
C’est ça la démagogie, c’est « la politique par laquelle on flatte, on exploite les sentiments, les réactions de masses » (Le Petit Robert).
C’est ça être démagogue, c’est une personne qui « flatte les masses pour gagner et exploiter leur faveur » (le Petit Robert).
Voilà, ce fut juste un point de vue et un angle de réflexion sur une méthode qui devient de plus en plus un réflexe… Ce n’est aucunement une prise de position politique.., mais un agacement particulier...